Once upon a time there was a pretty fly. He had a pretty wife, this pretty fly, But one day she flew away, flew away. She had two pretty children, But one night these two pretty children flew away, flew away, Into the sky, Into the moon.
J'ai les yeux bleus. J'ai les yeux bleus Et mon cœur côtoie La crêtede l'incendie.
La nuitje sorsdans le patio Et je suis fatiguéede me lamenter De voir queje t'aime tant Et toi qui ne m'aime pas.
" 'Pouvons-nous continuer de chanter alors que la forêt brûle ?' se demandait un jour Thoreau. Oui, bien sûr, nous le pouvons, nous le devrions. Nous devons continuer de chanter... tout en essayant d'éteindre ce feu. Ce chant pourrait prendre, qui sait." (Robert Filliou, correspondance, 1987)
"Nous, on a été, d'abord, dans le temps, de ces gens qui n'ont pas cru à la religion de tous : et pour ça, à ceux de cette époque qui ont été les grands-pères de nos grands-pères, à ceux-là, donc, on leur a coupé le bout de la langue pour qu'ils ne puissent plus chanter le cantique. Et après, d'un coup de pied dans le cul, on les a jetés sur les routes, sans maisons, sans rien. Allez vous-en ! Alors, ils ont monté, comme ça, dans la montagne : les hommes, les femmes, tous : ils ont monté, et ils ont monté beaucoup plus haut que jamais ceux qui avaient coupé leurs langues auraient cru. Beaucoup plus haut parce qu'ils n'avaient plus d'espoir pour peser sur les épaules et ils sont arrivés sur cette petite estrade de roche, au bord des profondeurs bleues, tout contre la joue du ciel et il y avait là encore un peu de terre à herbe et ils ont fait Baumugnes. De parler avec leurs moignons dans la bouche, ça faisait l'effet d'un cri de bête et ça les gênait de ressembler aux bêtes par le hurlement ; et c'est sur ça, justement, qu'ils avaient compté, ceux d'en bas, en maniant le couteau à langues. Alors ils ont inventé de s'appeler avec des harmonicas qu'ils enfonçaient profond dans la bouche pour pouvoir jouer avec le bout de langue qui leur restait. Et ainsi ils faisaient, pour appeler les ménagères, les petits, les poules ou la vache ; et tout cela avait l'habitude et comprenait. Le dimanche, ils se réunissaient sous le grand cèdre. Le plus ancien faisait le prêche à l'harmonica, et, on entendait ce qu'il voulait dire comme s'il avait eu sa langue d'avant, et ça tirait les larmes des yeux. Après, tous ensemble, ils dressaient vers le ciel leurs yeux et leurs larmes ; et ça c'était le prêche. Il était bon à leur garder le coeur solide toute la semaine ; et, ainsi, de semaine en semaine. Enfin, par la pitié des choses, il est né des petits qui avaient la langue entière. Maintenant, nous, on a gardé l'habitude. Nous avons tous notre musique de fer. Pour la fête, on s'en va, dans le fin creux de la pâture avec des bouteilles de liqueur d'orge. Là, nous faisons tous sonner notre "monica" ensemble, pour la merci des vieux qui ont semé notre race. Chacun joue pour soi et les femmes écoutent la "monica" de leur homme et elles se disent : "c'est lui qui joue le mieux", et les petits écoutent la "monica" de leur père, et rien que celle-là, dans le milieu de la musique de tous, et, de cette façon, on se parle encore l'ancienne langue des vieux brûleurs de loups et c'est celle qu'on comprend le mieux. A la fin, on sonne ensemble le bel air qui dit qu'on a du beau foin, de la bonne eau glacée et des chairs dures de santé et de force, du marmouset au grand-père." (Jean Giono, Un de Baumugnes)
Aux musiques d'ameublement, décoratives, statiques, on préfèrera toujours les musiques mouvantes. Le mouvement c'est la vie. La danse c'est la célébration de la vie. Notre dose quotidienne de transe, c'est tout se qu'on demande !
Richard Boes dans Permanent Vacation de Jim Jarmusch